Page:Tertullien - De praescriptione haereticorum, trad de Labriolle, 1907.djvu/103

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n’y a personne. [10] Tant pis pour celui qui demande toujours, on ne l’écoutera pas : car il demande à qui ne peut l’écouter.

XII. Admettons qu’il nous faille chercher encore et toujours : où cependant faut-il chercher ? chez les hérétiques, où tout est étranger et hostile à notre foi et dont il nous est interdit de nous approcher ? [2] Quel est le serviteur qui attend sa nourriture d’un étranger, pour ne pas dire d’un ennemi de son maître ? Quel soldat, s’en va demander des largesses et sa solde à des rois qui ne sont pas alliés, pour ne pas dire à des rois ennemis, s’il n’est un déserteur, un transfuge, un rebelle ? [3] C’est à l’intérieur de son habitation que cette vieille femme cherchait la drachme ; c’est d’un voisin que cet homme frappait la porte ; le juge que sollicitait cette femme pouvait bien être dur, ce n’était pas un ennemi. [4] Nul ne saurait être édifié par celui qui ne sait que détruire ; nul n’est éclairé par celui qui n’est que ténèbres. [5] Cherchons donc chez nous, auprès des nôtres et pour les choses qui sont nôtres ; et cela seulement qui peut tomber en question sans que la règle de foi soit entamée.

XIII. La règle de foi, — car il nous faut faire connaître dès maintenant ce que nous défendons — est celle qui consiste à croire : [2] « qu’il n’y a qu’un seul Dieu qui n’est autre que le Créateur du monde ; que c’est lui qui a tiré l’univers du néant par son Verbe émis avant toutes choses ; [3] que ce Verbe fut appelé son fils, qu’au nom de Dieu il apparut sous diverses figures aux patriarches, qu’il se fit entendre en tout temps dans les Prophètes, enfin qu’il descendit par l’esprit et la puissance de Dieu