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Page:Tertullien - De praescriptione haereticorum, trad de Labriolle, 1907.djvu/117

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mitive Église apostolique dont elles procèdent toutes. [8] Elles sont toutes primitives, toutes apostoliques, car toutes elles attestent leur parfaite unité ; elles se communiquent réciproquement la paix, elles fraternisent, elles échangent les devoirs de l’hospitalité : [9] tous droits qu’aucune autre loi ne réglemente que l’unique tradition d’un même mystère.

XXI. De ces faits voici la prescription que nous dégageons. Du moment que Jésus-Christ, notre Dieu, a envoyé les apôtres prêcher, il ne faut donc point accueillir d’autres prédicateurs que ceux que le Christ a institués. [2] Car nul ne connaît le Père, si ce n’est le Fils, et celui à qui le Fils l’a révélé. Or le Christ ne semble pas l’avoir révélé à d’autres qu’aux apôtres, qu’il a envoyés prêcher — prêcher ce que, bien entendu, il leur avait révélé. [3] Mais quelle était la matière de leur prédication, autrement dit, qu’est-ce que le Christ leur avait révélé ? Ici encore j’élève cette prescription, que, pour le savoir, il faut nécessairement s’adresser à ces mêmes Églises que les apôtres ont fondées en personne, et qu’ils ont eux-mêmes instruites tant « de vive voix », comme on dit, que, plus tard, par lettres.

[4] Dans ces conditions, il est clair que toute doctrine qui est d’accord avec celle de ces Églises, matrices et sources de la foi, doit être considérée comme vraie, puisqu’elle contient évidemment ce que les Églises ont reçu des apôtres, les apôtres du Christ, le Christ de Dieu : [5] par contre, toute doctrine doit être a priori jugée fausse qui contredit la vérité des Églises, des apôtres, du Christ et de Dieu. [6] Reste donc à démon-