Page:Tertullien - De praescriptione haereticorum, trad de Labriolle, 1907.djvu/123

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chose. » Et ils en concluent qu’une science plus complète pouvait leur venir encore, telle que Paul l’eut en effet quand il critiqua ses prédécesseurs dans l’apostolat.

[3] Je pourrais répondre ici à ces gens qui rejettent les Actes des Apôtres : « Montrez-moi d’abord quel est ce Paul, ce qu’il était avant d’être apôtre et comment il le devint », puisqu’en autres questions, ils font de lui si grand usage. [4] Il est vrai qu’il nous dit lui-même qu’il devint de persécuteur apôtre. Mais pour quiconque ne croit qu’après mûr examen, cela ne suffit pas le Seigneur lui-même n’a point porté témoignage sur soi.

[5] Mais soit ! qu’ils croient sans les Écritures pour croire contre les Écritures. Au moins qu’ils nous montrent d’après ce blâme de Pierre par Paul, dont ils font état, que Paul ajouta un nouvel Évangile à celui que Pierre et tous les autres avaient déjà annoncé. [6] La vérité, c’est que devenu de persécuteur prédicateur, Paul est présenté aux frères par les frères comme un frère : je dis à ceux et par ceux qui avaient reçu leur foi des apôtres. [7] Puis, ainsi qu’il le raconte lui-même, il monta à Jérusalem pour faire connaissance avec Pierre, comme c’était son devoir et son droit puisqu’il participait à la même foi et à la même prédication. [8] Ils ne se seraient pas étonnés qu’il fût devenu de persécuteur prédicateur, s’il avait annoncé une doctrine contraire à la leur, et ils n’auraient pas glorifié le Seigneur de ce que Paul, son ennemi, était venu à lui. [9] Aussi lui donnèrent-ils la main en signe de concorde et d’union. Ils réglèrent le partage des fonctions, mais sans divi-