Page:Tertullien - De praescriptione haereticorum, trad de Labriolle, 1907.djvu/143

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XXXII. D’ailleurs, si quelques-unes osent se rattacher à l’âge apostolique pour paraître léguées par les apôtres, sous prétexte qu’elles existaient à l’époque des apôtres, nous sommes en droit de leur dire : « Montrez l’origine de vos Églises ; déroulez la série de vos évêques se succédant depuis l’origine, de telle manière que le premier évêque ait eu comme garant et prédécesseur l’un des apôtres ou l’un des hommes apostoliques restés jusqu’au bout en communion avec les apôtres. » [2] Car c’est ainsi que les Églises apostoliques présentent leurs fastes. Par exemple, l’Église de Smyrne rapporte que Polycarpe fut installé par Jean ; l’Église de Rome montre que Clément a été ordonné par Pierre. [3] De même encore, d’une façon générale, les autres Églises exhibent les noms de ceux qui, établis par les apôtres dans l’épiscopat, possèdent la bouture de la semence apostolique.

[4] Que les hérétiques inventent quelque chose de semblable ! Après tant de blasphèmes, tout ne leur est-il pas permis ? [5] Mais leurs inventions n’aboutiront à rien ; car leur doctrine, rapprochée de celle des apôtres, manifestera par sa diversité et ses contradictions qu’elle n’a pour auteur ni un apôtre ni un homme apostolique. De même que les apôtres n’auraient pas enseigné des choses différentes les unes des autres, de même les hommes apostoliques n’auraient pas annoncé une doctrine contraire à celle des apôtres, à moins que ceux que les apôtres ont instruits n’aient prêché autrement qu’eux. [6] Voilà la preuve où les convieront avec défi ces Églises qui, — sans pouvoir rapporter leur fondation à un apôtre ou à un homme apostolique, comme étant