Page:Tertullien - De praescriptione haereticorum, trad de Labriolle, 1907.djvu/151

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sies telle opinion, du moment qu’elles leur sont associées dans la doctrine elles le sont nécessairement aussi dans la condamnation : car prévaut ici cette définition susdite de postériorité, qui veut que même sans participer à la condamnation, leur âge seul fasse préjuger qu’elles sont d’autant plus adultères que les apôtres ne les nomment point. [9] Il est donc encore plus fermement établi que ce sont là ces hérésies dont la venue était alors annoncée.

XXXV. Voilà par quelles définitions nous provoquons et confondons les hérésies, qu’elles soient postérieures aux apôtres ou contemporaines des apôtres, dès lors qu’elles s’écartent de leur enseignement ; qu’elles aient été condamnées par eux en général, qu’elles l’aient été en particulier, dès lors qu’elles ont été condamnées d’avance. Qu’elles osent riposter elles-mêmes en élevant contre notre doctrine des prescriptions de ce genre ! [2] Si elles nient que cette doctrine soit la vraie, elles doivent prouver qu’elle aussi est une hérésie, victorieusement réfutée par la même démonstration qui les réfute elles-mêmes, et montrer en même temps où il faut chercher la vérité, puisque c’est un fait qu’elle n’est point chez elles.

[3] Notre doctrine n’est pas postérieure ; bien plus elle a sur toutes les autres la priorité. Ce sera là la preuve de la vérité, qui partout vient la première. [4] Loin de la condamner, les apôtres la défendent : ce sera là l’indice qu’elle est bien la leur. [5] Celle qu’ils ne condamnent pas, eux qui condamnent toute doctrine étrangère, ils montrent qu’elle est à eux et voilà pourquoi ils la défendent.