Ne s’élève-t-il pas de protestations contre ces mœurs nouvelles, contre l’occidentalisme envahisseur, contre le matérialisme de l’époque ? Oui. Car au Japon, comme en d’autres pays, il y a des gens qui, sans cesse, regrettent le passé et se lamentent sur la corruption de leur temps ! Des réactions nationalistes s’opèrent contre l’esprit nouveau. Des ligues ont été fondées qui, sans être opposées à tout progrès, luttent pour sauvegarder le patrimoine moral du vieux Japon. Telle est l’Association pour la Culture Orientale qui compte maintenant cinq ans d’existence. Elle a été créée en 1923 avec le concours de parlementaires, d’universitaires et de lettrés. Son but est de maintenir les règles de pureté et de simplicité shintoïstes et de puiser aux sources de la morale confucéenne des inspirations conformes aux traditions nationales. Il faut bien dire que dans les années qui suivirent la guerre on assista, dans certains milieux, à une sorte de réveil en faveur des idées asiatiques : « Eh ! quoi — disaient les partisans de ce retour à l’orientalisme intégral — les événements qui se sont déroulés en Europe, les atrocités qu’on nous a révélées durant les hostilités, les batailles d’intérêts qui ont été livrées pendant les négociations de paix, les égoïsmes partout triomphants, tout cela ne prouve-t-il pas que l’Extrême-Orient est spirituellement supérieur aux autres nations du monde ? Pourquoi accepterions-nous des leçons, alors que nous sommes capables de nous diriger nous-mêmes et du moment que nos vieilles croyances nous offrent le moyen de rester plus