Page:Testament de Vasilij Tatiŝev, trad. Martynov, 1860.djvu/50

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la colère du monarque, attribue-le soit à tes propres fautes, soit à la calomnie que Dieu permet pour nous châtier, et ne te laisse pas aller au ressentiment.

L’obéissance consiste en deux choses : ne rien refuser et ne rien demander ; c’est le secret de vivre toujours content. C’est aussi la doctrine de saint Paul et de son divin maître ; elle devroit être notre règle de conduite. Mais comme notre foiblesse entend mieux la voix des exemples, je vais t’en proposer un qui est puisé dans ma propre expérience. C’étoit en 1704, l’année de mon départ pour le service. Feu mon père, en me faisant ses adieux, me recommandoit fortement de ne fuir aucune charge, quelque pénible qu’elle fût, et de n’en briguer non plus aucune. Eh bien, toutes les fois que j’observois cet avis, je me sentois heureux, au milieu même des