Page:Textes choisis (Leonardo da Vinci, transl. Péladan, 1907).djvu/282

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ses vents enveloppant les plantes arrachées et qui flottent dans l’énorme courant.

L’horizon, avec toute l’hémisphère, sera troublé et en feu par les flammes incessantes de la foudre. On verra les hommes et les oiseaux remplir les grands arbres non encore couverts par la croissance des eaux, et d’autres sur les collines et d’autres autour des grands gouffres. (G. 6, v.)

On verra l’atmosphère obscure et nébuleuse combattue par le cours de vents contraires et désordonnés par la pluie continuelle et mêlée de grêle, et entraînant une infinité de branchages arrachés avec toutes leurs feuilles. Aux alentours, on voit les plus anciennes végétations déracinées et brisées par la fureur du vent et la ruine des monts déjà déchaussés, par le cours de leurs fleuves, s’éboulant dans ces mêmes fleuves et obstruer leurs vallées ; et ces fleuves débordant, inondant et submergeant les terres et leurs habitants.

Encore vous auriez pu voir, sur la cime de beaucoup de montagnes, les animaux les plus variés réunis ensemble par la peur et réduits au contact familier en compagnie des hommes qui fuient avec leurs femmes et leurs enfants.

La campagne submergée montre ses ondes couvertes de tables, de couchettes, de barques et autres objets accommodés par la nécessité et dans la peur de la mort. Sur ces objets, des