Page:Textes choisis (Leonardo da Vinci, transl. Péladan, 1907).djvu/295

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sés et tombés avec le navire pris au travers et brisé entre les eaux impétueuses, certains hommes criant accrochés à quelque débris du vaisseau : tu feras les nuages chassés par l’impétuosité du vent et battus à la haute cime des monts et en des tourbillons confus comme fait l’onde frappant sur les rochers. L’air effrayant par les ténèbres faites dans l’air, par la poussière, les nuages, l’épaisse brume. (ASH. I. 21, r.)

LA MANIÈRE DE REPRÉSENTER UNE NUIT

318. Cette chose entièrement privée de lumière est toute ténèbre. La nuit étant en semblable état, si tu veux y figurer une histoire tu y mettras un grand feu. Ce qui est le plus près du feu se teint davantage de sa couleur, parce que plus la chose est voisine de l’objet, plus elle participe à sa nature. Et faisant le feu tirer vers la couleur rouge, tu feras toutes les choses illuminées de cette couleur rougeoyante, et celles situées le plus loin du feu participeront davantage à la couleur noire de la nuit.

Les figures qui sont entre toi et le feu apparaîtront obscures dans l’obscurité de la nuit et non éclairées par le feu ; celles qui se trouvent sur les côtés seront moitié obscures et moitié rougeoyantes ; et celles qui se peuvent voir