Page:Textes choisis (Leonardo da Vinci, transl. Péladan, 1907).djvu/55

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de la nature, et avec application de s’y perfectionner, autant qu’il leur est possible.

Que ces réprimandeurs se taisent ; car c’est le moyen de connaître l’Opérateur de tant de choses merveilleuses et aussi la vraie façon d’aimer un tel inventeur. Le grand amour naît de la grande connaissance de la chose qu’on aime : et si tu ne la connais pas, tu ne pourras l’aimer ou sinon pauvrement. (LU. 77.)

21. — Quoique l’esprit humain fasse des inventions variées, avec divers instruments, à une même fin, il ne découvrira jamais d’invention ni plus belle, ni plus simple, ni plus brève que celles de la nature ; car dans ses inventions rien ne manque et rien n’est superflu, et ne va, sans contrepoids, quand elle fait le membre propre au mouvement dans le corps des animaux, mais elle met dedans l’âme compositrice de son corps. Ce discours ne va pas ici, mais se rattache à la composition des corps animés. (R. 837.)

22. — Les choses étant plus anciennes que les lettres, il n’est pas étonnant que, de nos jours, on ne retrouve pas d’écrits sur les primitives mers qui occupèrent tant de pays, et qu’aucune écriture ne mentionne les guerres, les incendies, les déluges d’eau, le changement des langues et des lois qui ont consumé toute l’antiquité ; mais il nous reste le témoignage des choses de l’eau salée et nous les retrouvons sur