Page:Textes choisis (Leonardo da Vinci, transl. Péladan, 1907).djvu/60

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30. — J’ai trouvé dans la constitution du corps humain, comme dans celle des autres animaux, les plus obtus et grossiers sentiments : composé d’instruments sans ingéniosité et en partie inaptes à recevoir la vertu des sens.

J’ai vu dans l’espèce léonine le sens de l’odorat avoir part à la substance cérébrale, descendre des narines, excellent réceptacle pour ce sens de l’odorat, qui rentre dans le nombre des sacs cartilagineux, de meilleure opération que le cerveau de l’homme.

Les yeux de l’espèce léonine occupant une grande partie de la tête, les nerfs optiques communiquent immédiatement avec le cerveau. Chez les hommes, on voit le contraire : les trous des yeux tiennent peu de place dans la tête, et les nerfs optiques légers, longs, faibles, sont d’opération molle ; l’homme voit peu le jour et moins la nuit, et les animaux susdits voient mieux la nuit que le jour ; et cela ne les gêne point, parce qu’ils sortent la nuit et dorment le jour, comme font aussi les oiseaux nocturnes. (R. 827.)

31. — L’œil, dans une distance et des conditions moyennes, se trompe moins dans son office que tout autre sens, parce qu’il ne voit que les lignes droites qui composent la pyramide formée par la base de l’objet et qui les conduit à l’œil.

L’oreille se trompe sur le lieu et la distance