Page:Textes choisis (Leonardo da Vinci, transl. Péladan, 1907).djvu/63

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canaux pour la nourriture. On devrait les appeler des faiseurs de fumier et des remplisseurs de latrines, car c’est là tout leur office en ce monde. Ils ne mettent en pratique aucune vertu et il ne reste d’eux que des latrines pleines. (R. 1179.)

38. — L’homme et l’animal sont proprement des transits et des conduits pour la nourriture, des sépultures d’animaux, des auberges de mort, des gaines de corruption ; car ils entretiennent leur vie par la mort d’autrui. (R. 483.)

39. — Le sens commun est celui qui juge les impressions que lui transmettent les autres sens.

Le sens commun possède le mouvement médiateur, pour les impressions transmises par les cinq sens.

Les sens se meuvent suivant les objets, mandant leur similitude aux cinq sens qui transmettent à la sensibilité ; et celle-ci transmet au sens commun : et lui, étant juge, mande tout à la mémoire, dans laquelle, suivant leur puissance, plus ou moins, elles sont conservées.

Les anciens spéculateurs ont conclu que cette partie du jugement, donné à l’homme, tire sa cause d’un organisme auquel se référeraient les cinq sens, au moyen de la sensibilité.

Ils ont donné le nom de sens commun à ce sens et le placent au milieu de la tête. Ce nom vient de ce qu’il est juge des autres sens. Il se