Page:Textes choisis (Leonardo da Vinci, transl. Péladan, 1907).djvu/65

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40. — De l’âme : Le mouvement de la terre contre la terre la refoule et la partie frappée se meut à peine.

L’eau frappée par l’eau fait des cercles autour de l’endroit frappé ;

A longue distance la voix dans l’air.

Plus encore dans le feu.

Plus enfin l’esprit dans l’univers.

Mais le fini ne s’étend pas dans l’infini. (H. 67, v.)

41. — Or, voici : l’espérance et le désir de se rapatrier et de retourner à son premier état fait comme la lumière pour le papillon ; et l’homme, d’un continuel désir, toujours aspire au nouveau printemps, et toujours à un nouvel état et à de prochains mois et à de nouvelles années ; et quand les choses désirées arrivent, il est trop tard et l’homme ne s’aperçoit pas qu’il aspire ainsi à sa ruine.

Mais ce désir est la quintessence des esprits élémentaires qui se trouvent enfermés, par l’âme, dans le corps humain ; l’homme aspire sans cesse à retourner vers son mandataire. Et vous savez que ce même désir, et cette quintessence est la compagne de la nature, comme l’homme est le modèle du monde.

Et l’homme a une souveraine démence qui le fait toujours pâtir, dans l’espoir de ne plus pâtir, et la vie lui échappe tandis qu’il espère