Page:Textes choisis (Leonardo da Vinci, transl. Péladan, 1907).djvu/70

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fice de ta gueule qui a servi de sépulture à tant d’autres animaux.

J’en dirais davantage, s’il m’était permis d’exposer intégralement la vérité. Mais nous ne sortons pas des choses humaines, en appelant une souveraine scélératesse celle qu’on n’observe pas chez les animaux terrestres ; car il ne s’en trouve aucuns qui mangent leur espèce sinon par manque d’instinct. Cela n’arrive que chez les animaux rapaces, comme dans l’espèce léonine, léopards, panthères, loups, chats et semblables, qui parfois dévorent leurs fils.

Mais toi, outre les fils, tu manges le père, la mère, les frères, les amis et cela ne te suffit pas. Tu vas chasser dans les lointaines îles, prenant les autres hommes, et les châtrant tu les fais engraisser et tu les tues pour ta gourmandise. La nature ne produit donc pas assez de végétaux pour te satisfaire, ne peux-tu en les mélangeant faire des plats composés, comme l’écrit Platine et les autres auteurs de gourmandise ? (R. 844.)

53. — Aux ambitieux qui ne se contentent pas du bénéfice de la vie, ni de la beauté du monde, il est imposé pour châtiment, qu’ils ne comprennent pas la vie et restent insensibles à l’utilité et à la beauté de l’univers. (C. A. 91, v.)

54. — La sagesse est fille de l’expérience. (R. 1150.)

55. — Ne cherche pas la richesse qui se peut