Page:Textes choisis (Leonardo da Vinci, transl. Péladan, 1907).djvu/72

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perdre, la vertu est notre vrai bien et la véritable récompense de son possesseur ; on ne peut la perdre, si on ne l’abandonne ou si la vie ne nous abandonne.

Les marchandises et les richesses matérielles sont possédées avec crainte, car elles abandonnent avec raillerie leur possesseur dès qu’il cesse de les posséder. (ASH. I. 34, v.)

56. — O dormeur, qu’est-ce que le sommeil ? Il ressemble à la mort. Pourquoi donc n’accomplis-tu pas une œuvre, qui te donne, après la mort, un air de vie parfaite, toi qui, vivant te fais, par le sommeil, semblable aux tristes morts ? (G. A. 76, r.)

57. — La vie bien remplie est longue. (T. 34, r.)

Si comme une journée bien remplie donne un bon sommeil, une vie bien employée procure une mort tranquille. (T. 27, r.)

58. — O Temps, consumateur des choses et envieuse vieillesse, tu détruis et consumes tout, peu à peu, avec les dures dents de l’âge, en une mort lente ! Hélène, en se mirant, voyant les rides faites par la vieillesse sur son visage, pleure et pensait en elle-même, qu’elle avait été enlevée deux fois. O Temps, consumateur des choses et envieuse vieillesse par qui tout est consumé ! (C. A. 71, r.)

59. — L’âge, que tu appelles, accourt ; en cachette il trompe autrui. Rien n’est plus rapide