Page:Théâtre de Plaute, Panckoucke, tome 2.djvu/147

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EUCLION.

Est-il vrai ? n’est-ce point un jeu ?

LYCONIDE.

Nous l’avons, te dis-je. Accours, vole.

EUCLION.

Ô grand Jupiter ! ô dieux de mon foyer ! ô Junon et toi, Alcide, qui trouves les trésors ! enfin vous avez pris pitié d’un pauvre vieillard. O ma chère marmite ! que ton vieil ami a de joie à te presser contre son sein ! Qu’il te baise avec délice ! Non, je ne puis me rassasier de ces embrassements. Ô mon espoir ! ô ma vie ! enfin mon deuil se dissipe.

LYCONIDE.

J’ai toujours pensé que le manque d’argent était un grand malheur pour tout le monde, enfants, hommes, et vieillards. L’indigence réduit les enfants à la prostitution, les hommes au vol, les vieillards à la mendicité. Mais, à ce que je vois, c’est pis encore, d’avoir plus d’or qu’il n’en faut. Que de chagrin a causé tout-à-l’heure à Euclion la perte de son or !

EUCLION.

À qui rendrai-je de dignes actions de grâces ? aux dieux, qui n’abandonnent pas les gens de bien ? ou à mes braves amis ? ou aux uns et aux autres à la fois ? Oui, à tous. Et toi d’abord, Lyconide, premier auteur d’un si grand bienfait, je te donne ce trésor ; n’hésite pas à le recevoir : je veux qu’il t’appartienne, ainsi que ma fille ; je le déclare en présence de Mégadore et de sa sœur, l’estimable Eunomie.