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PROLOGUE.

mon culte fut de plus en plus négligé. Notre homme eut ce qu’il méritait ; je le laissai mourir sans être plus avancé. Un fils lui succéda : c’est le possesseur actuel de la maison ; caractère tout-à-fait semblable à son aïeul et à son père. Il a une fille unique. Elle, au contraire, m’offre chaque jour, soit un peu de vin, soit un peu d’encens, ou quelque autre hommage ; elle m’apporte des couronnes. Aussi est-·ce à cause d°elle que j’ai fait découvrir le trésor par son père Euclion, afin que, s’il voulait la marier, cela lui devînt plus facile. Elle a été violée par un jeune homme de très-bonne maison ; il la connaît, mais il n’est point connu d’elle, et le père ignore ce malheur. Aujourd’hui le vieillard, leur voisin, ici (montrant la maison de Mégadore), la demandera en mariage : c°est moi qui lui inspirerai ce dessein pour ménager à l’amant l’occasion d’épouser. Car le vieillard qui la recherchera est justement l’oncle du jeune homme qui l’a déshonorée, dans les veillées de Cérès. Mais j’entends le vieil Euclion, là, dans la maison, grondant selon sa coutume. Il contraint sa vieille servante à sortir, de peur qu’elle n’évente son secret. Il veut, je crois, visiter son or, et s’assurer qu’on ne l’a pas volé.