Page:Théâtre de Plaute, Panckoucke, tome 2.djvu/27

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je t’en avertis. Fût-ce la Bonne-Fortune qui se présentât, qu’elle reste à la porte.

staphyla.

Par Pollux ! elle n’a garde d’entrer chez nous. On ne l’a jamais vue s’en approcher.

euclion.

Tais-toi, et rentre.

staphyla.

Je me tais, et je rentre.

euclion.

Ferme la porte aux deux verrous, entends-tu ? je serai ici dans un moment. (Staphyla sort.) Je suis désolé d’être obligé de sortir. Mais, hélas ! il le faut. Je sais ce que je fais. Le président de la Curie a annoncé une distribution d’argent. Si je n’y vais pas pour recevoir ma part, aussitôt tout le monde se doutera que j’ai de l’or chez moi ; car il n’est pas vraisemblable qu’un pauvre homme dédaigne un didrachme, et ne se donne pas la peine d’aller le recevoir. Et déjà, malgré mon soin à cacher ce secret, on dirait que tout le monde le connaît. On me salue plus gracieusement qu’autrefois ; on m’accoste, on entre en conversation, on me serre la main ; chacun me demande de mes nouvelles, comment vont les affaires ?… Faisons cette course, et puis je reviendrai le plus tôt possible à la maison.

(Il sort.)