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Page:Théâtre de Plaute, Panckoucke, tome 2.djvu/285

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CHRYSALE.

C’est à moi que tu le demandes ? Comme je l’ai reçue, ainsi je te l’ai remise, bien cachetée.

NICOBULE.

Tu as donc beaucoup grondé mon fils, de m’avoir rendu l’or ? Et tu t’es vanté de me le dérober encore malgré cela par tes fourberies ?

CHRYSALE.

Moi ? je m’en suis vanté ?

NICOBULE.

Oui, toi.

CHRYSALE.

Et qui est-ce qui dit que j’ai tenu ce discours ?

NICOBULE.

Tais-toi ; personne ne me l’a dit. Mais voilà tes accusatrices, ces tablettes que tu as apportées toi-même. Oui, ce sont elles qui te font charger de liens.

CHRYSALE.

Ah ciel ! ton fils a fait de moi un Bellérophon. Je suis porteur du message qui est cause qu’on m’enchaîne. Laisse faire.

NICOBULE.

Ce que j’en fais, est pour que tu conseilles à mon fils de vivre en Sybarite, triple empoisonneur !

CHRYSALE.

Imbécile, imbécile que tu es ! On te vend à beaux deniers comptans, et tu ne t’en doutes pas, et tu es dans ce moment même sur la pierre du crieur.

NICOBULE.

Réponds ; qui est-ce qui me vend ?