Aller au contenu

Page:Théâtre de Plaute, Panckoucke, tome 2.djvu/317

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

CHRYSALE.

Quand on est, coupable, comme on est humble et penaut !

NICOBULE.

« Maintenant, mon père, s’il m’est permis encore de te demander une grâce, envoie-moi, je t’en conjure, deux cents Philippes d’or. »

CHRYSALE.

Pas un seul, par Hercule, si tu as le sens commun.

NICOBULE.

Laisse-moi lire jusqu’au bout. « Je me suis engagé, par un serment solennel, à donner la somme à cette femme aujourd’hui, avant le coucher du soleil, avant de nous séparer. Mon père, ne me laisse pas manquer à mon serment ! Délivre-moi le plus tôt possible de ce lieu et de celle qui a été pour moi la cause de tant de profusions et de fautes si graves. Ne regarde pas à deux cents Philippes. Je t’en rendrai six cents, si le ciel me conserve. Adieu, ne m’abandonne pas. » Qu’en dis-tu, Chrysale ?

CHRYSALE.

Je ne veux te rien conseiller, pour que tu ne dises pas ensuite, si tu as lieu de te repentir, que c’est par mes avis que tu t’es conduit. Quant à moi, si j’étais à ta place, j’aimerais mieux donner l’argent que de perdre mon fils. Il y a deux partis à prendre. Vois lequel tu choisiras : pour toi un sacrifice d’argent, ou pour le jeune homme un parjure. Moi, je ne te conseille ni ne te déconseille ; je suis neutre.

NICOBULE.

Il me fait pitié.