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Page:Théâtre de Plaute, Panckoucke, tome 2.djvu/333

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BACCHIS L’ÉTRANGÈRE.

Eh ! par Pollux ! il y en a une qui a été tondue deux fois aujourd’hui.

BACCHIS L’ATHÉNIENNE.

Ce sont de vieilles brouteuses de thym.

BACCHIS L’ÉTRANGÈRE.

Elles furent bonnes dans leur temps.

BACCHIS L’ATHÉNIENNE.

Vois-tu comme elles nous regardent du coin de l’œil ?

BACCHIS L’ÉTRANGÈRE.

Vraiment, je les crois sans malice aucune.

PHILOXÈNE.

Nous n’avons que ce que nous méritons, pour être venus ici.

BACCHIS L’ATHÉNIENNE.

Il faut les mener chez nous.

BACCHIS L’ÉTRANGÈRE.

À quoi bon ? elles n’ont plus ni lait, ni laine. Laisse-les là. Elles sont hors d’âge et ne valent plus rien. On n’en peut plus tirer aucun parti. Ne vois-tu pas qu’on les laisse errer seules en liberté ? L’âge leur a, je pense, ôté la voix. Elles ne peuvent pas même bêler en se voyant éloignées du troupeau. Pauvres bêtes ! bien innocentes, à ce qu’elles semblent.

BACCHIS L’ATHÉNIENNE.

Rentrons, ma sœur.

NICOBULE.

Un moment. Ces brebis veulent vous dire deux mots.