Page:Théâtre de Plaute, Panckoucke, tome 2.djvu/71

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la marmite. Je suis mort, si je ne cours en toute hâte. Apollon, je t’en conjure, viens à mon secours. Perce de tes traits ces voleurs de trésors : tu m’as déjà défendu en semblable péril. Mais je tarde trop. Courons, avant qu’on m’ait égorgé.

(Il entre chez lui.)

Acte II, Scène VIII.

ANTHRAX, sortant de la maison de Mégadore.

Dromon, écaille les poissons ; toi, Machérion, désosse-moi au plus vite le congre et la murène : je vais emprunter à Congrion, ici à côté, un moule à cuire le pain. Toi, si tu n’es pas un sot, tu me plumeras ce poulet plus net qu’un danseur épilé. Mais quelle est cette clameur, qui se fait entendre chez le voisin ? Sans doute les cuisiniers auront fait un plat de leur métier. Enfuyons-nous dans la maison. Je crains qu’il ne nous arrive aussi pareille scène.

(Il rentre.)


Acte III

Acte III, Scène I.

CONGRI0N, sortant de chez Euclion.

Chers citoyens, habitants de cette ville et des environs, tous tant que vous êtes, domiciliés ou voyageurs, place ! Que je fuie ! Laissez-moi tous les passages libres. Non, jamais, je ne vins faire la cuisine chez des enragés comme cet enragé-là. Mes aides et moi nous sommes tout moulus de coups de bâton. Mon corps n’est que douleur. Je suis mort. Maudit vieillard, qui fait ainsi de moi son gymnase ! Jamais on ne fournit le bois plus libéralement. Aussi ne nous a-t-il chassés de la maison, qu’en nous en chargeant tous de la belle manière. Ah ! ciel, je suis perdu ! Malheureux ! II ouvre, le voilà, il nous poursuit. Je sais ce que j’ai à faire ; il me l’a enseigné lui-même.

Acte III, Scène II.

EUCLION, CONGRION.

EUCLION.

Viens ici. Où t’enfuis-tu ? Arrêtez, arrêtez !

CONGRION.

Qu’est-ce que tu as à crier, butor ?

EUCLION.

Je vais te dénoncer aux triumvirs.

CONGRION.

Pourquoi ?

EUCLION.

Parce que tu es armé d’un couteau.

CONGRION.

C’est l’arme d’un cuisinier.