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Page:Théâtre de Plaute, Panckoucke, tome 3.djvu/170

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parut, elle emporta la palme sur toutes les autres. C’était le temps où brillait la fleur des poètes, qui sont maintenant descendus au commun séjour. Quoiqu’ils ne vivent plus, ils sont encore utiles aux vivans. Veuillez, je vous en prie instamment, écouter sans distraction nos acteurs. Bannissez de votre esprit les soucis et les dettes, et que la crainte des poursuites s’efface entièrement. Nous sommes en temps de fête ; c’est fête aussi chez les banquiers. Le calme règne, et les Alcyons planent sur Le Forum. Le calcul des banquiers est juste : ils ne réclament rien de personne pendant les jeux ; après les jeux, ils ne rendent rien à personne. Si vos oreilles sont disponibles, prêtez-moi attention. Je vous dirai le titre de la comédie : c’est, en grec, Clerumenœ[1] ; en latin, Sortientes. L’auteur grec est Diphile ; puis Plaute, avec son nom qui jappe, fut le translateur. Ici (montrant la maison de Stalinon) demeure un vieux mari ; il a un fils, lequel habite avec son père dans cette maison. À ce vieillard appartient un esclave, qui est gisant dans une maladie… qu’est-ce que je dis ? par Hercule ! gisant dans son lit ; il ne faut pas mentir, Cet esclave (il y a de cela seize ans) aperçut, à la lueur du crépuscule naissant, une femme qui exposait une petite fille ; il court à elle, el la prie de lui donner l’enfant : elle le lui donne, et il l’emporte aussitôt à la maison. Par lui, cette petite fille est offerte à la maîtresse, et recommandée à ses soins pour l’élever ; la maîtresse s’en charge, et elle fait l’éducation avec le zèle d’une mère, ou peu s’en faut. Quand

  1. Κληρούμενοι, les hommes qui tirent au sort