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Page:Théâtre de Plaute, Panckoucke, tome 3.djvu/180

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OLYMPION.

Ce que je te ferai ? D’abord tu porteras le flambeau devant la nouvelle mariée, pour te prouver que tu ne seras jamais qu’un pauvre hère, bon à rien. Ensuite, quand tu viendras à la ferme, nous te mettrons en main une amphore, une semite, une cuve, une chaudière, huit tonneaux, et si tu ne les tiens toujours remplis, je remplirai ton dos de coups de fouet, et nous te courberons si bien l’échine à force de puiser de l’eau, qu’on pourra faire de ton corps une croupière à mes chevaux. Par là dessus, quand tu voudras manger, si tu ne ronges le blé au grenier, ou la terre comme un vermisseau, par Pollux ! tu jeûneras comme le jeûne en personne. Compte sur moi. Enfin, quand tu seras bien recru et bien affamé, nous aurons soin de te préparer un coucher digne de toi pour la nuit.

CHALINUS.

Que feras-tu ?

OLYMPION.

On t’enfermera, bien attaché dans l’embrasure de la fenêtre, d’où tu pourras entendre à loisir les baisers que je lui donnerai, et les douceurs qu’elle me dira : Mon petit cœur, mon Olympion, miel de ma vie, joie de mon âme, laisse-moi baiser tes yeux, mon amour ; laisse-toi caresser, je t’en prie, lumière de mes beaux jours, mon levraut, mon petit passereau, ma colombe. Et toi, pendard, tandis qu’on me dira toutes ces gentillesses, tu te démèneras comme un rat dans ta souricière. Maintenant, pour te dispenser de me répondre, je rentre ; ta conversation m’ennuie.