Page:Théâtre de Plaute, Panckoucke, tome 3.djvu/186

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MYRRHINE.

Tu es bien aimable. Mais je suis impatiente de savoir de quoi il s’agit.

CLÉOSTRATE.

Mon mari m’offense de la manière la plus indigne ; il n’a pour moi aucun égard, aucun ménagement.

MYRRHINE.

Hein ? qu’est-ce ? répète ; par Pollux ! je n’ai pas bien compris tes plaintes ; pardon.

CLÉOSTRATE.

Mon mari m’offense indignement.

MYRRHINE.

Ce discours m’étonne, s’il est vrai ; car ce sont les femmes qui oppriment leurs maris.

CLÉOSTRATE.

Oh ! lui !… il prétend disposer, malgré moi, d’une jeune esclave qui m’appartient ; que j’ai élevée à mes frais, et la donner à son fermier ; mais c’est pour en faire sa maîtresse.

MYRRHINE.

Tais-toi, je te prie.

CLÉOSTRATE.

Je puis parler, nous sommes seules ici.

MYRRHINE.

C’est vrai. Comment possèdes-tu cette esclave ? Une honnête femme ne doit point avoir de pécule, que de l’aveu de son mari. Quand une femme a du bien acquis de son