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Page:Théatre de campagne - Huitième série, 1882.djvu/287

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Valentine, s’appuyant sur son épaule.

Eh ! bien, oui là ! j’aime mieux tout te dire !… À maman je n’aurais jamais osé : avec toi je sens que j’aurai plus de courage. (Baissant les yeux.) Ah ! ma chère Henriette, si tu savais ce qu’il a fait !

Henriette, inquiète.

Ah ! mon Dieu ! C’est donc bien grave ?

Valentine, toute émue.

Oh ! oui ! c’est grave ; c’est-à-dire que, maintenant, il faut qu’on nous marie.

Henriette, l’embrassant avec tendresse

Est-il possible ? oh ! pauvre enfant ! pauvre enfant !

Valentine, avec douleur.

Il m’a embrassée !

Henriette, changeant de ton.

Ah ! Tu m’avais fait peur. (Elle s’assied.)

Valentine, s’asseyant aussi.

Tu ne trouves donc pas cela grave, toi ?

Henriette

Mon Dieu ! si j’étais ton confesseur, je te dirais : « C’est très grave ! » Mais moi, ma pauvre enfant, je n’ai pas le courage de t’en blâmer. (Avec un soupir.) Je connais trop bien les hommes !

Valentine

Est-il possible !