Page:Thérou de Sancerre - Le Christianisme et l'esclavage, 1841.djvu/166

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NOTES,

(passage de ROBERTSON.)

Du moment qu’on envoya en Amérique des ecclésiastiques pour instruire et convertir les naturels, ils supposèrent que la rigueur avec laquelle on traitait ce peuple rendait leur ministère presque inutile. Les missionnaires, se conformant à l’esprit de douceur de la religion qu’ils venaient annoncer, s’élevèrent aussitôt contre les maximes de leurs compatriotes à l’égard des Indiens, et condamnèrent les repartimientos, ou ces distributions par lesquelles on les livrait en esclaves à leurs conquérants, comme des actes aussi contraires à l’équité naturelle et aux préceptes du christianisme qu’à la saine politique. Les dominicains, à qui l’instruction des Américains fut d’abord confiée, furent les plus ardents à attaquer ces distributions. En 1511, Montésino, un de leurs plus célèbres prédicateurs, déclama contre cet usage dans la grande église de Saint-Domingue, avec toute l’impétuosité d’une éloquence populaire. Don Diégo Colomb, les principaux officiers de la colonie, et tous les laïques qui avaient entendu ce sermon se plaignirent du moine à ses supérieurs ; mais