Page:Thérou de Sancerre - Le Christianisme et l'esclavage, 1841.djvu/43

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

vite pour le soulagement du pauvre, se répandent dans le monde. D’illustres et puissantes familles, ivres de foi et fières de leur noblesse en Jésus Christ, rendent à la liberté les multitudes d’esclaves qu’elles possédaient, et leur en garantissent la jouissance en leur assurant les moyens d’une existence honnête et convenable. L’héroïsme de la charité est poussé par quelques-uns jusqu’à se rendre eux-mêmes esclaves pour en délivrer d’autres : saint Clément de Rome nous l’apprend, et saint Paulin en est un exemple. Les évêques crurent ne pouvoir faire un plus saint usage des richesses de l’Église que de les consacrer au rachat des esclaves. Combien de fois ne vendirent ils pas les vases sacrés pour accomplir jusque dans ses dernières conséquences l’œuvre de la rédemption ! La cause de ces infortunés est défendue par les voix les plus pures et les plus éloquentes que le monde grec et romain ait jamais entendues : les Ambroise, les Chrysostôme, les Augustin accusent, refoulent, stigmatisent du haut de la tribune évangélique le luxe et la superbe du patricien, et rappellent sous mille formes diverses l’égalité en Jésus-Christ, la contradiction criante entre un Dieu crucifié