Page:Théroulde - Voyage dans l’Inde.djvu/26

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nent un nouvel aspect au paysage. Cette vue, qui succède à la triste monotonie du spectacle de la mer, impressionne vivement. Cette nature toute nouvelle, connue jusqu’alors seulement par des dessins et des descriptions, réveille de romantiques souvenirs ; je ne me lassais pas de l’admirer. On est, d’un autre côté, désagréablement affecté par la vue des cadavres qui flottent sur les eaux et par l’odeur de ceux qu’on brûle sur les rivages. Il s’en dépose un grand nombre sur les bords du fleuve. Les chiens, les vautours et les corbeaux se les disputent. Dans la ville même, les cadavres circulent au milieu des navires. Ce spectacle continuel choque tellement la délicatesse de quelques Européens, qu’ils ne boivent jamais de l’eau