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Page:Théry - Autour d'un nom, 1926.djvu/11

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autour d’un nom

— Ignores-tu, ma cousine, que tu me demandes là une chose presque impossible ?

— Je serai bien malheureuse de contrister ma meilleure amie. Je connais la pensée qui fait rider ton front en ce moment. Tu te dis : « Pourquoi me contrarier, moi, afin de plaire à d’autres ? » Je sais, en outre, qu’ils sont intéressants, la mère et le fils, et que tu ne te repentiras pas de ce bon mouvement, si tu l’accomplis.

— Blasé ! Si tu savais comme je le suis sur le compte de gens soi-disant intéressants, qui ne le sont pas longtemps.

— Cette amertume, James ?

— Oh ! rien de particulier, mais on n’arrive pas à l’âge d’avoir les tempes grises sans qu’il se soit logé, quelque part en soi, un tas de choses qui rendent un bruit pareil à des gémissements quand on les remue.

— Tu t’attristes !

— Je tiens à ajouter qu’à côté de ces souvenirs il y en a qui sont suaves : ceux des étés qu’un certain collégien passait dans ta famille. Quelle triste adolescence il aurait eue, sans vous tous ! dix mois d’internat suivis de deux autres mois d’internat pour la vacance. En