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autour d’un nom

— Sept années n’ont pas suffi à émousser l’effervescence de ces hyper-sensitifs ?

— Vous riez ! C’est que vous ignorez, vous, les hommes, les émotions qui, pénétrant bien avant dans les cœurs profonds, y séjournent longtemps.

— Que ne disiez-vous pas que vous parliez de la femme ? je n’aurais pas ri. L’homme, capable de ressentir de fortes émotions, se garde de caresser longtemps les mêmes : il est trop avide d’en éprouver de nouvelles. Elles n’ont d’ailleurs guère de place dans son cœur rempli de mille soucis, tandis qu’elles sont à l’aise dans tous les recoins du vôtre, capitonné de tendresse.

— En vous amusant de mes paroles, vous accusez la gent barbue de beaucoup de légèreté.

— Soit ! mais est-il plus sûr moyen de capter l’indulgence d’autrui que de s’accuser soi-même ?

Quelles sont les autres personnes que la question de la guerre agite encore, s’il vous plaît ?

— À vous écouter, j’ai acquis la certitude qu’elle est singulièrement attachante pour ceux