la montagne, plus frais les matins vierges, plus tièdes les nuits d’été : la vie lui avait appris à juger autrement des choses et des êtres.
Pierre gagnait du terrain :
— Permettez, docteur, mais vous avez reculé un pion.
— Que je suis distrait ! Je le prenais pour une tour.
— Échec au roi : C’était encore la voix de Pierre qui se faisait entendre. Il continua :
— Évidemment, cousin, vous me laissez gagner.
— Pas du tout. Je joue mal, c’est tout.
Quelque temps encore, on n’entendit plus que le bruit des petites pièces d’ivoire sur l’échiquier.
— Échec et mat ! Pierre était vainqueur.
— Mes félicitations, mon petit ami ! Le disciple a surpassé le maître.
— C’est que le maître n’a pas été à la hauteur de son enseignement, ce soir.
— Il est bientôt dix heures, Pierre, dit Madame Durand.