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Page:Théry - Autour d'un nom, 1926.djvu/95

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autour d’un nom

Pierre, jamais pressé, l’était par exception quand il s’agissait de quelque jeu. En moins de cinq minutes la table était installée et les cartes distribuées.

Afin de ne pas chagriner son fils, Huguette causa et se reprit à sourire, d’un sourire dont l’envers était navrant.

Dix heures ! Pierre avait remis les cartes et la table à jouer en place. Il examinait maintenant sa mère qui passait et repassait sa main sur son front comme pour en chasser une pensée obsédante et il lui demanda :

— Maman, veux-tu je coucherai sur le sofa dans ta chambre. Tu es changée depuis deux jours. On dirait que tu es malheureuse ou très malade. Je serai là si tu as besoin de quelque chose.

— Tu reposeras peut-être mal ?

— Je t’assure que je serai bien.

— Et tu t’endormiras à l’instant ?

— Je te le promets.

— Alors, va. Je lirai le journal en attendant.

Victoire vint demander à Madame Durand si elle désirait quelque chose. Elle ajouta :