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jaillit et s’exhale le Snobisme. Je fais ici serment de m’abonner pour un an à tout journal quotidien qui paraîtra sans nouvelles de cour, fût-ce le Morning Herald lui-même. Quand je lis tout cet amas de sottises, je me sens pris d’accès de fureur qui me porteraient à la trahison et au régicide. Pour un peu, je me ferais affilier à la société secrète de la Tête de veau. La seule nouvelle de cour qui m’ait jamais causé du plaisir est celle qui me fit connaître le malheur arrivé à ce roi d’Espagne, qui fut presque entièrement carbonisé, parce que le premier ministre n’eut pas le temps de commander au grand chambellan de prier le chef des huissiers de donner l’ordre au premier page de service d’avertir le premier valet de chambre d’informer la demoiselle d’honneur d’avoir à apporter un seau d’eau pour éteindre Sa Majesté.

J’éprouve à la lecture de ces nouvelles le même effet que le pacha à trois queues auquel le sultan envoie aussi une nouvelle de cour de sa façon, le terrible cordon de soie.

Cela me prend à la gorge. Puisse cet usage être bientôt à jamais aboli !



CHAPITRE V.

Ce que les Snobs admirent.


Nous allons voir maintenant combien il est difficile, même aux mortels du plus haut rang, d’échapper aux influences du Snobisme. Je vois déjà d’ici le lecteur, dont j’ai froissé les nobles instincts en affirmant que rois, princes et lords sont atteints de Snobisme, s’écrier tout en courroux : « Mais vous qui parlez, qui êtes-vous donc ? oserez-vous nier que vous soyez un Snob ? et en annonçant bien haut que vous allez faire le portrait des Snobs, n’est-ce pas votre vilain museau que vous nous donnez en