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Page:Thaly - Chants de l'Atlantique suivis de Le ciel des Antilles, 1928.djvu/103

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SOUS LE CIEL DES ANTILLES


XXIV

LE PAYSAGE DU VERT-PRÉ


Au Gros-Morne la vue est belle et par un clair
Beau jour de mai, l’on voit derrière la Dénelle,
Et le morne Des Esses et l’Océan rebelle
Qui bat du Galion le rivage désert.

À la « Source » la brise est douce et doux est l’air ;
Un ortolan roucoule à midi dans l’ombelle
D’un grand arbre géant, sa complainte fidèle ;
Vers le bananier vole un oiseau-mouche vert.

Là-bas du Brin d’Amour les longs filaos tristes
Ont mêlé leur cantique à celui des palmistes.
La Trinité se mire aux eaux roses du port.

La Caravelle au loin dresse son paysage
Corse et j’imagine aux flancs de la presqu’île d’or
Les ébats furieux d’un grand troupeau sauvage.