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Page:Thaly - Chants de l'Atlantique suivis de Le ciel des Antilles, 1928.djvu/105

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SOUS LE CIEL DES ANTILLES


XXVI

LES PETITES ÉCOLIÈRES


Lorsque venait le soir, près de la pension,
Nous allions voir les yeux des petites créoles.
Ils étaient bleus ou verts, sous les paupières molles ;
Ils étaient gris ou noirs, pleins de compassion.

Ô Mouillage bruyant ! Ô Consolation
Si calme où s’entendaient les plaintes des fontaines,
Qu’ils étaient fins les doigts qui sortaient des mitaines
Et qui jetaient des fleurs à la procession !

Le volcan a tué les douces Écolières.
Elles ne sont plus rien que cendres éphémères.
Elles n’ont même pas de modestes tombeaux.

Où l’on peut aujourd’hui murmurer des prières,
Leur porter quelques fleurs au pied des croix légères
Où l’on aurait gravé leurs noms, leurs noms si beaux !