Page:Thaly - Chants de l'Atlantique suivis de Le ciel des Antilles, 1928.djvu/33

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.


II

LES BEAUX SOUVENIRS


LA NUIT SUR LA MONTAGNE


Une vapeur d’or tiède a noyé les prés blonds
Les champs de sarrasin et de bruyères roses.
On n’entend plus chanter la caille au pied des monts.
L’immense paix du ciel descend sur toutes choses.

La nuit règne ; c’est l’heure où s’élève vers Dieu
L’hommage recueilli de l’humanité sombre ;
Faible vibration qui dans l’éther s’émeut
Du vaste mouvement des univers sans nombre.

C’est de la nuit que sortiront les jours nouveaux ;
Dans son apaisement que les semences germent,
Que les fleurs de la mort s’ouvrent sur les tombeaux,
Que le bonheur s’apprête et que les hommes s’aiment.