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Page:Thaly - Chants de l'Atlantique suivis de Le ciel des Antilles, 1928.djvu/86

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SOUS LE CIEL DES ANTILLES
82


X

LE TAM-TAM


Je fus jadis la peau d’une chèvre au poil roux,
Dans un îlot perdu de la mer des Antilles.
Qu’ils étaient frais les soirs aux odeurs de vanilles
Où le troupeau broutait l’herbe sous les bambous !

Lorsque de blanches fleurs parfumaient les poisdoux,
On passait dans un bois de longs jours inutiles.
Ah ! la verte douceur des rivières mobiles,
À travers le feuillage inerte des mapoux.

Mais un chasseur maudit changea ma destinée
Et loin des mornes verts et bleus où je suis née,
J’ai servi de couvercle au tonneau d’un tambour.

Lorsque revient juillet, le mois des allégresses,
Les mains du Congolais me heurtent nuit et jour,
Et c’est autour de moi que dansent les négresses.