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Page:Thaly - Chants de l'Atlantique suivis de Le ciel des Antilles, 1928.djvu/99

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SOUS LE CIEL DES ANTILLES


XX

LES FLAMBOYANTS


Bien qu’ils soient chers aux « poux de bois » et très cassants,
Pour que leur bel éclat rehausse ta demeure
Et qu’ils soient un volcan de fleurs, quand viendra l’heure,
N’omets pas de planter, ami, les Flamboyants.

Mets-les près de ta case, au sommet de tes champs,
Non loin du filao qui dès l’aurore pleure ;
Afin qu’un vert rayon de lune les effleure,
Lorsqu’ils gardent encor la pourpre des couchants.

Quand Juillet changera leur verdure en fournaise,
Le vol des colibris traversera leur braise ;
Le sol sera jonché d’écarlates débris.

On aimera de loin leurs rouges silhouettes
Et les marins croiront voir du haut des dunettes
Les arbres merveilleux des Mille et une Nuits.