Page:The London and Westminster Review, october 1837 - january 1838.djvu/531

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il peut nous dire que, s'il n'aime pas les hommes que nous lui avons envoyés afin de le gouverner, nous pouvons les payer nous-mêmes ; que si nous choisissions de l'offenser, par notre faute, ou si vous préférez, pour son malheur, cela devrait nous coûter 35 000 l. C'est dans le but de retirer un tel pouvoir, que l'honneur national a été souillé par l'abus de confiance, et qu'un Parlement anglais a suivi l'exemple de Polignac et du Roi Ernest, en traitant une charte constitutionnelle comme une vulgaire feuille de papier ; c'est pour éviter de payer un tiers du revenu de la Reine Adélaïde, employé afin de rendre les Canadiens mécontents de leur gouvernement, qu'un brave et généreux peuple a été entraîné dans l'insurrection, et un nombre inconnu de ses enfants livrés au massacre et à la misère!

On a vu que nous avons discuté de cette question sans référence à la justice première ou au caractère raisonnable des réclamations des Canadiens, parce que nous soutenons (malheur le jour où il sera nécessaire de défendre une telle proposition!) que même s'ils étaient dans l'erreur, et que les raisons pour lesquelles ils ont refusé les subsides étaient complètement indéfendables, ils étaient dans leur droit dès le moment où leurs institutions représentatives étaient envahies, et qu'était commis envers eux cet outrage auquel aucun peuple brave ne s'est jamais soumis et ne se soumettra jamais. Mais nous allons beaucoup plus loin. Nous affirmons que leurs demandes étaient justes ; qu'elles étaient justes dans l'ensemble et justes dans la plupart des cas particuliers. Et à l'heure actuelle, c'est la question la plus importante de toutes. Car c'est suivant que les mesures coercitives sur le point d'être autorisées par le Parlement seront ou ne seront pas accompagnées de justes concessions, que le Canada sera réconcilié avec nous ou continuera pendant quelques années de soumission forcée à nous regarder avec un dédain qui, dès qu'il réussira à se débarrasser de nous, se transformera en mépris.

À ce sujet, il nous est agréable de songer qu'on ne peut imputer à la négligence de notre revue l'ignorance qui règne universellement au sujet des griefs canadiens. Dès 1827, le Westminster Review exigeait l'attention du public anglais sur les vices de l'administration du Canada et attribuait expressément ces vices à la constitution irresponsable du Conseil législatif[1]. Cet article, de même qu'un autre dans le deuxième numéro de la London Review[2], fut écrit par M. Roebuck ; ce qui peut servir de réponse à deux types d'adversaires : à ceux qui affirment que l'objection au Conseil législatif est un nouveau grief d'à peine quatre ans, formulé parce qu'il était rendu nécessaire, après que tous les vrais griefs eurent été redressés ; et à l'avocat à gage des loyalistes canadiens dans la chronique du Morning Chronicle qui appelle M. Roebuck

  1. Roebuck, "Canada", Westminster Review, VIII (juillet 1827), 1-31.
  2. Roebuck, "The Canadas and Their Grievances", London Review, I (L&WR, XXX) (juillet 1835), 444-76.