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Page:Theatre de Tristan Bernard 1.djvu/228

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ARSÈNE.

Arsène, c’est mon petit nom.

LE COMMISSAIRE.

Et votre autre nom ?

ARSÈNE.

Aussi Arsène.

LE COMMISSAIRE.

Quels sont vos moyens d’existence ?

ARSÈNE.

Marchand de confettis d’occasion.

LE COMMISSAIRE.

Écoutez. Il y a un train à minuit trente pour Paris. Je vais vous y conduire. Voici mille francs que vous donne monsieur, ici présent, pour quitter le pays sans retard. Et tâchez que je ne vous y repince pas ; sans ça je vous fais coffrer.

ARSÈNE, au baron.

Merci, monsieur… Vous êtes bon. Mais je ne suis pas un ingrat. Je vais vous donner un conseil. Ne laissez pas dans votre coffre-fort les papiers qui s’y trouvent. Ils ne sont pas en sûreté.

LE BARON.

Comment savez-vous ?

ARSÈNE.

Ne cherchez pas à comprendre… Il se passe depuis dix minutes des choses où je ne comprends rien… (Avec sérénité.) Eh bien ! vous voyez, je ne cherche pas à comprendre… Vous me donnez mille francs, ça me suffit… (Au public.) C’est très moral ce qui m’arrive là. Si j’avais été canaille, j’aurais touché trois cents francs. Je reste