Aller au contenu

Page:Theatre de Tristan Bernard 1.djvu/238

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

devant la glace. Et maintenant, je ne sais fichtre plus ce que je vais lui raconter.

FRANCINE.

Tu ne t’es donc pas remué un peu pour avoir de l’argent ces jours-ci ?

ALAIN.

Ma pauvre enfant ! je n’ai fait que ça. J’ai vu des intermédiaires qui m’ont proposé de l’argent à tous les taux, et qui ne m’ont pas procuré un sou. (Silence.) Si seulement Ronchaud m’accordait une prolongation, je me remuerais encore tous ces jours-ci. L’approche d’une échéance vous donne une activité fébrile, dont il est bon de profiter. (Silence.) Mais il ne m’accordera rien du tout. Ah ! ce Ronchaud ! Je voudrais le voir venir à la fin. Je m’énerve à l’attendre ainsi ! (On sonne.) On a sonné. Pourvu que ce ne soit pas lui ! C’est peut-être le Louvre.


Scène II

Les Mêmes, LA BONNE.
LA BONNE.

Monsieur Ronchaud désire parler à monsieur.

ALAIN, à Francine.

Laisse-nous seuls, petite. J’aime mieux ça.

FRANCINE.

Et moi aussi. Je n’en pince pas pour ces scènes-là.

Francine sort.