Page:Theodore Pavie - Histoire des trois royaumes vol 1, Duprat, 1845.djvu/183

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mées par sa présence, ses troupes se défendent avec désespoir ; Tseu-Long ne peut plus rompre leurs rangs, il revient sur ses pas avec Sun-Tsan. Les phalanges de Youen-Chao se sont rassemblées, les deux ailes se replient, elles luttent sur trois points contre Sun-Tsan, contre le vaillant capitaine qui accompagne celui-ci, et l’aide à s’ouvrir enfin un passage au plus épais de la mêlée. C’est au milieu du pont que les deux armées se confondent ; combien de soldats périrent dans les eaux !

Youen-Chao a poursuivi les fuyards un demi-mille au-delà du fleuve ; et de derrière la montagne sort une troupe de cavaliers que conduisent trois chefs accourant au galop : celui du milieu brandit une double épée, c’est Hiuen-Té ; en tête du premier corps brille le cimeterre de Kouan-Yun ; en tête du troisième, la lance redoutée de Tchang-Fey. La nouvelle de cette guerre entre les deux généraux alliés était parvenue au district de Ping-Youen, et les trois héros arrivaient pour prendre part à la bataille en faveur de Kong-Tsan, leur ami.

Dès qu’il se voit attaqué par eux, Youen-Chao troublé sent ses forces qui l’abandonnent ; il laisse tomber son glaive, fouette son cheval à outrance et fuit au plus vite.