ses officiers, et déclara solennellement[1] qu’a leur entrée dans la ville, ils eussent à faire respecter tous les parents de Youen-Chang, et que les habitants, civils ou militaires, ne seraient point mis à mort. Le lendemain, dès que parut le jour, Chen-Yong ouvrit la porte de l’ouest[2]. Les troupes impériales pénétrèrent donc dans la ville, conduites par Sin-Py qui galopait en avant et que suivaient de près les autres généraux.
Ainsi, la ville de Ky-Tchéou était au pouvoir de l’ennemi ; lorsque du haut du pavillon qui dominait la façade sud-est des remparts, le gouverneur Chen-Pey vit les divisions impériales remplir la place, il descendit avec quelques cavaliers pour se battre en désespéré. Mais il se trouva face à face avec Su-Hwang qui le fit prisonnier, le lia et l’emmena hors des murs Sur sa route, le captif rencontra Sin-Py ; celui-ci, grinçant des dents, le frappa sur la tête avec son fouet : « Ah ! brigand, s’écria-t-il, c’est aujourd’hui que tu vas mourir ! »
« Chien, répondit Chen-Pey, c’est toi qui as conduit les troupes ennemies, et consommé la ruine de cette ville, qui était notre patrie à tous les deux[3] ! Oh! que n’ai-je pu te tuer de ma main !.. Mais non, aujourd’hui même, je dois mourir de la tienne ! » On le conduisit devant Tsao-Tsao : « Savez-vous bien, lui demanda le vainqueur, qui m’a livré les portes ? Non, je l’ignore ! »
« C’est votre neveu, répliqua Tsao, en montrant du doigt Chen-Yong. — Il a donc suffi de la trahison d’un homme de rien pour amener tant de maux[4] ! »
- ↑ Nous dirions : publia un ordre du jour qui.
- ↑ L’édition in-18 rappelle que précédemment Chen-Pey a persécuté la famille de Hu-Yéou. Voir plus haut, page 298.
- ↑ Nous croyons interpréter ainsi la pensée de l’auteur chinois qui dit : Notre Ky-Tchéou.
- ↑ Ou bien, en suivant la version de l’édition in-18 : La perversité de ce misérable a pu aller jusque là !... Et le même texte ajoute en note : Dans la famille Youen, le frère cadet et le frère ainé s’entre-déchirent ; dans la famille Chen, le neveu s’arme contre son oncle. Ce sont là des révolutions intestines ; littéralement : des révolutions entre la chair et les os.