Page:Theuriet – Frida.djvu/146

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— En ce cas, il faut d’abord lui donner à goûter…

Elle sonna Kathe, lui baragouina quelques mots, et peu après, la servante rentra avec un pot de marmelade et des tartines de pain qu’elle posa sur un guéridon :

— Assieds-toi, garnement, reprit l’aînée de ces demoiselles, en étendant la confiture de prunes sur les tranches de pain, et mange ça… Tu as besoin de prendre des forces…

J’obéis tristement et commençai à grignoter mon pain en songeant au dernier repas des condamnés ! Mais, à neuf ans, on a l’appétit éveillé ; en dépit de mon chagrin et de mes transes, j’expédiai deux tartines coup sur coup.

— Allons, grommela sarcastiquement Mlle  Odile, le coffre est bon !

Pendant ce temps, le terrible M. du Kœler avait décroché un long pardessus fourré et l’avait endossé par-dessus sa veste.

— Petit Laignier, interrogea-t-il en empoi-