Page:Theuriet – Frida.djvu/165

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

emmenée en Alsace, au Sacré-Cœur de Kientzheim.

Au bout d’un an, mon père fut nommé dans une province de l’ouest et tout fut fini…


Je n’ai plus jamais entendu parler de Frida… Bien des hivers ont passé depuis lors. Voilà longtemps que les vieilles demoiselles du Kœler dorment sous une pierre moussue, dans le cimetière de leur petite ville. Qui sait même si Frida est encore sur cette terre ? De tout ce monde d’autrefois, le perroquet seul a peut-être survécu. — On dit que ces bêtes-là deviennent facilement centenaires.

Mais, chaque année, le spectacle des tombées de neige et des arbres poudrés à frimas évoque en mon cœur la mignonne princesse de Salvanches. Ainsi que les fleurs familières à notre petite enfance repoussent aux mêmes places, à la même heure du printemps ou de l’été ; ainsi je vois Frida refleurir toute blanche au fond de ma