Page:Theuriet – Frida.djvu/25

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homme barbu me suggérait des idées de voleurs s’introduisant par ruse dans un logis dont le maître est absent. Je me remémorais de semblables histoires lues dans un volume intitulé : les Brigands célèbres, et une chair de poule me courait subitement le long du dos. La conversation entre Céline et l’étranger semblait fort animée. Il pressait ma bonne de questions auxquelles celle-ci ne répondait que par de faibles hochements de tête et des exclamations étouffées. Sans doute il insistait pour pénétrer chez nous. Je grillais de savoir ce qu’ils pouvaient bien se dire et cependant je n’osais bouger. Je retenais ma respiration, je me faisais tout petit pour me dissimuler derrière mon théâtre de carton. Brusquement, la fenêtre se referma et je hasardai un regard. Céline était revenue près de la table ronde et s’occupait à allumer la lampe. La blonde et calme lumière répandue dans la salle dissipa mes craintes. Je repris un peu d’aplomb et demandai d’un ton soupçonneux :