Page:Theuriet – Frida.djvu/27

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Elle m’appliqua deux baisers sur les joues et ajouta, très insinuante :

— N’aie pas le cœur gros, va… Puisqu’on t’a laissé, nous nous amuserons nous deux et, si tu es gentil, je te ménagerai une surprise pour ta Saint-Nicolas.

— Une surprise ! m’écriai-je avec l’eau à la bouche, laquelle ? Dis vite !…

— Écoute… D’abord, tu vas me promettre de n’en point parler à ton père quand il reviendra de Paris…

— C’est promis… Voyons la surprise, Céline !

— Eh bien ! je t’emmènerai souper et coucher ce soir dans un château…

— Un château ! me récriai-je, incrédule, tu connais des gens qui ont un château ?

— Pourquoi donc pas ? répliqua ma bonne en se redressant, oui, j’ai des amis chez lesquels je te conduirai et où nous serons bien reçus… Dépêche !… Mets ton manteau et tes moufles, je vais