Page:Theuriet – Frida.djvu/60

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En entendant cette proposition, j’eus une mine si effarouchée que Frida devina ma répugnance :

— Non, déclara-t-elle impérieusement, Raoul logera chez nous cette nuit… N’est-ce pas, Fräulein ? continua-t-elle en s’adressant à son institutrice, je vais le conduire chez mes tantes, c’est convenu !

L’offre m’agréait trop pour que je fisse des cérémonies. Céline elle-même ne formula aucune objection. Elle donna mon paquet de nuit à la gouvernante, m’enveloppa dans mon manteau, m’embrassa en me recommandant d’être sage et me laissa partir en compagnie de la Fräulein et de Frida.

Nous fûmes vite dehors et je revis se dessinant, toute blanche sur les arbres et le ciel, la maison carrée au toit d’ardoises, que je m’obstinais à appeler « le château ».

— Vous comprenez, me chuchotait Frida d’un ton protecteur, tandis que nous cheminions sur