Page:Theuriet – Frida.djvu/77

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à la crème et les rôties beurrées, la servante avait été quérir de l’eau chaude et m’indiquait dans son baragouin mi-allemand et mi-français qu’il était temps de me lever. Je ne me fis pas prier ; dès que le plateau fut enlevé, je me jetai à bas du lit et je procédai du mieux que je pus à ma toilette. Cela ne traîna pas ; j’étais habitué à m’habiller seul et j’avais hâte de revoir Frida.

Sitôt vêtu, je me hasardai dehors. Un grêle son d’épinette s’échappait d’une des pièces situées à l’extrémité du couloir. L’émission des notes cristallines était accompagnée par les modulations d’une voix limpide qui solfiait. Je me souvins de l’invitation de Mlle  Gertrude et j’allai heurter à la porte de la chambre d’où s’envolait cette musique matinale.

Herein ! répondit une voix féminine.

Je supposai que cela signifiait : « Entrez ! » Sans plus de cérémonie, je soulevai la clenche et pénétrai dans la pièce.

Un joli feu de bûches de hêtres clairait dans